
L’expérimentation du cannabis médical en France
Il y a plus d’un an déjà, le feu vert était donné par l’ANSM, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament concernant la mise en place d’un vaste programme d’expérimentation du cannabis thérapeutique en France. Rassemblant de nombreux acteurs économiques, l’objectif est de déterminer si et comment le cannabis médical peut être implémenté efficacement et encadré légalement en France. Seules les personnes dîtes en situation d’impasse thérapeutique, et un panel de pathologies limitées seront partie intégrante de cette expérimentation, principalement, malades de cancer, formes rares d’épilepsie, sclérose en plaques ou encore les personnes souffrantes de douleurs neuropathiques. (Voir la liste des 200 structures de référence pour l’expérimentation du cannabis à usage médical)
Dès septembre prochain, la France devait ainsi entamer la première phase d’expérimentation du cannabis thérapeutique. Cette expérimentions devait alors s’étaler sur une période de deux ans. Toutefois, la crise du covid-19 est venue chambouler ce programme et cette expérimentation prend d’ores et déjà un peu de retard, puisqu’elle ne devrait pas débuter avant janvier 2021. Aujourd’hui, ce délai supplémentaire marque un véritable coup dur pour les patients en attente de solutions thérapeutiques et un élargissement du fossé existant entre la France et les autres nations européennes, sur la question du cannabis médical.
La situation du cannabis médical

Dans l’Union Européenne, 21 des 28 nations ont aujourd’hui un système médical qui inclut et encadre le cannabis thérapeutique. Chez nos voisins belges par exemple, la question a été étudiée il y a plus de dix ans déjà, sans même parler de la Suisse ou de l’Angleterre qui disposent de sociétés pharmaceutiques à la pointe du cannabis médical dans le monde (GW Pharmaceuticals). De fait, de nombreuses questions se posent sur la volonté réelle du gouvernement, de vouloir mener à bien cette expérimentation et la mise en place normalement logique à terme de l’accès au cannabis thérapeutique. On peut comprendre le besoin d’une phase d’expérimentation de 2 ans en France, pour mettre en route les circuits d’approvisionnement, la provenance, la sélection des produits, la distribution etc.. En revanche, il parait un peu osé de la part de la France de remettre l’intérêt même du cannabis thérapeutique en question en 2020. Tous les pays dans le monde qui ont fait ce choix se sont basés sur des études et sont eux-mêmes des sujets d’études intéressants. Si les résultats des pays voisins sont satisfaisants, pourquoi ne pas s’être inspirés de ce qu’il se fait ailleurs et de leurs bonnes pratiques ? Est-il vraiment nécessaire de faire une « expérimentation » de deux ans de notre côté quand tant de pays ont déjà passé ce cap avec succès ?

Autre point très important sur l’expérimentation à la française, le cannabis médical apparait toujours comme dernier recours. Concrètement, cela signifie que le cannabis médical est une forme de médecine de second plan, quand le reste de la médecine classique ne peut plus rien faire, or, le cannabis médical a une portée bien plus large qu’un simple dernier recours dans les autres pays qui ont légalisé l’usage médical. On note, en parallèle, comme par hasard, dans les pays où le cannabis est légalisé, une baisse nette de la consommation des médicaments classiques sans ordonnance… Enfin, le cannabis thérapeutique, offre bien souvent des effets secondaires bien moins importants que certains traitements classiques chimiques lourds, antidépresseurs, somnifères et il est donc d’intérêt général public que de pouvoir proposer des pistes thérapeutiques avec des effets secondaires plus légers.
La France a décidément du mal avec le sujet du cannabis qui reste encore tabou et les politiques ont toujours tout fait pour repousser la question, et l’hypocrisie en même temps. Pourtant, le cannabis médical, et toute une filière chanvre pourraient avoir un réel impact économique positif en plus de l’impact positif social observé chez les autres pays. En effet, en tablant sur une production locale, la France pourrait profiter de nombreuses retombées, que ce soit en termes d’emploi, ou en termes de recettes fiscales. D’autre part, les consommateurs de cannabis à but thérapeutique espèrent eux aussi voir la situation rapidement se débloquer afin de mettre fin à leur assimilation à des délinquants consommateurs de drogue et sujets à des poursuites judiciaires.

Quand la situation va-t-elle de se débloquer ?
Personne ne sait vraiment quand le cannabis médical sera légalisé en France et dans quelles conditions. En effet, à ce jour, nul ne sait si l’expérimentation aura bel et bien lieu au mois de janvier prochain, celle-ci ne devrait concerner qu’autour de 300,000 personnes. Toutefois, à l’issue de ces deux années, rien n’indique que le gouvernement acceptera de fléchir ses positions et de lancer pour de bon un programme qui fera du cannabis médical une pratique autorisée en France. L’ANSM devra rendre ses conclusions et ce sera au tour du Parlement d’en débattre, avant de passer ou non à un texte de loi. Les barrières sont donc encore nombreuses avant que le cannabis thérapeutique ne soit officiellement autorisé dans l’hexagone. Et lorsqu’il le sera, ce sera vraisemblablement du cannabis synthétique recrée en laboratoire qui sera distribué, et remboursé en France. Vous ne vous attendiez pas à voir fleurir en centre-ville des herboristeries spécialisées où vous auriez pu choisir et déguster les arômes de fleurs de cannabis bio, contre un scan de carte vitale !
La pression s’intensifie

Toutefois, de plus en plus de voix s’élèvent, dans le monde politique et dans le monde de la médecine réclamant la légalisation du cannabis thérapeutique dans de plus brefs délais encore. En effet, de plus en plus d’élus, d’experts et de médecins souhaitent pousser le gouvernement à revoir ses positions conservatrices.(En savoir plus). De nombreuses raisons sont invoquées, à commencer par les raisons économiques. L’État français pourrait ainsi récupérer jusqu’à 2.5 milliards d’euros par an selon certaines estimations. Second point soulevé, en cette période de crise économique et sanitaire, le cannabis thérapeutique pourrait être un levier pour la création d’emplois, jusqu’à 80.000. Une production locale et la création d’une filière, au même titre que nos industries pharmaceutiques, permettrait d’assurer un contrôle sur la qualité, le prix et pourquoi pas exporter le savoir-faire.

Parmi les pressions, on peut aussi invoquer les récentes déconvenues juridiques très médiatisées des CBD shops en France, qui proposent des fleurs de CBD, des huiles CBD et autres produits bien-être au CBD, un produit légal issu du cannabis, et qui pourtant se voient régulièrement saisis ou poursuivis en justice. Et parallèlement, plus largement, l’intérêt croissant pour les produits au Cannabidiol en France n’arrange pas la politique de l’autruche du gouvernement français sur le cannabis qui ne sait répondre qu’avec la bonne vieille répression : l’assemblée a adopté la création d’une amende forfaitaire pour la consommation de cannabis. La molécule de CBD est en libre circulation en Europe et seul le taux de THC dans le produit est contrôlé et doit être inférieur à 0.20%. La meilleure façon d’en profiter selon nous sainement et sans aucun risque : l’huile CBD
Pour conclure,
La France, qui déjà, accusait un immense retard au niveau du cannabis à usage thérapeutique, pourrait bien rester encore une fois à l’arrière du wagon. Deux ans durant, on va étudier les effets du cannabis pour un nombre limité d’applications, en dernier recours, avant d’envisager une possible, mise en place nationale, alors que de telles expérimentations ont été menées un peu partout dans le monde ces 15 dernières années et qu’elles sont équivoques sur les bénéfices sur la santé, sur les bénéfices sociaux et les retours économiques. Toutes les données sont à portée de main, mais non, la France a décidé de perdre plusieurs années supplémentaires et de continuer sa politique prohibitionniste traditionnelle. Rien de nouveau. Les prochaines années s’annoncent donc encore compliquées même si la pression s’intensifie et la crise sanitaire qui vient de frapper le monde pourrait, ironiquement, accélérer le mouvement. Élus, médecins, experts et surtout toutes les personnes qui pourraient en bénéficier appellent l’exécutif à passer à la vitesse supérieure en ce qui concerne la mise en place du cannabis thérapeutique en France. En attendant, le cannabis reste interdit, mais le CBD, seul, peut parfois, tout aussi bien vous surprendre par son potentiel. Retrouvez tous nos articles sur le CBD et découvrez comment les huiles de CBD peuvent vous aider à retrouver une qualité de vie.